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L'épidémiologie de Pline
Il semble paradoxal d'isoler, dans Ia NH une epidémiologie qu'il faut reconstituer fragmentairement. Si Pline est reconnu comme une source primordiale pour l'histoire de Ia médecine (livres 25, 26 et 29 notamment), sa nosologie, qui va de Ia médication naturelle à l'observation sémiologique souvent partielle, ne permet guère de mettre en relief l'épidémie. Il se montre beaucoup plus sensible aux maladies aiguës de son temps, selon leur indice de gravité: qu'on se reporte au catalogue de 25, 23, dominé par les coliques néphrétiques, les céphalées violentes, les troubles gastro-entérologiques. A travers les témoignages fragmentaires de Ia NH d'où émergent quelques grands textes, nous tenterons de cerner à grands traits l'épidémiologie de Pline. Nous chercherons à mettre en lumière l'apport de l'épidémiologie hippocratique, adaptée sélectivement au milieu romain par les écrivains scientifiques, surtout sensibilisés à l'hygiène publique, Varron, Lucrèce, Virgile, Vitruve, Columelle; cette orientation «hygiéniste» nous amènera aussi à chercher chez Pline l'héritage sanitaire de l'annalistique romaine. Un certain nombre d'allusions rapides relèvent de Ia culture encyclopédique, plus que de Ia curiosité nettement scientifique. Elles rejoignent l'histoire discontinue de Ia médecine. Ainsi par exemple, dans une série d'éloges d'Hippocrate, Ie passage de 7, 123. Le maître de Cos a prédit uenientem ab Illyriis pestilentiam,- il a envoyé ses disciples, à l'avance, dans les villes d'entour. Le texte rappelle l'étiologie générale, qui implique Ie déplacement d'un foyer infectieux, issu non d'Egypte, mais du Bassin Danubien. On fera Ia relation avec l'épizootie du Norique, dans les Géorgiques 3.
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