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Deux notes hippocratiques*
I. - SUR LE PRESTIGE DU MEDECIN
Pendant tout Ie xix ème siècle les historiens de Ia médecine s'accordaient sur Ia signification de Ia prognose hippocratique. Cela est vrai surtout à Ia suite d'Ermerins, qui, pour Ia première fois, établit Ia doctrine selon laquelle 1 Ia prognose était Ie moyen scientifique de connaître à l'avance Ie résultat final de Ia maladie. Après Ermerins presque tous les travaux des historiens de l'hippocratisme ont remarqué cet aspect de Ia nosologie ancienne. Littré, par exemple2, soutenait que Ia prognose domine toute Ia science d'Hippocrate, et réprésente son point culminant. Du méme avis sont les travaux de Neuburger, Meyer-Steineg et Sudhoff 3 , parus déjà pendant Ie xx ème siècle. Or, en 1931, dans Ie second chapitre de son ouvrage Peri aérôn und die Sammlung der hippokratischen Schriften * Edelstein proposa une thèse nouvelle: Ia prognose est, certes, selon lui, un moyen de prédire Ie résultat final de Ia maladie, et, en ce sens, Ie pronostic est une anticipation du futur. Mais, en même temps, «prognose also includes a knowledge of the patient's present condition» 5. Et encore, «prognostica* Comunicación leída en el Congreso Internacional de Ia FIAEC, de Madrid, sept. 1974. 1 De hippocratis doctrina a prognostice oriunda, 1832. 2 Cf. Littré, I, 453. 3 M. Neuburger, 'Zur Entwicklungsgeschichte der Prognostik', Wiener med. Presse 48 (1907) 1 ss.; Th. Meyer-Steineg, 'Die Bedeutung der Prognose in den hippokr. Schriften' Archiv, f. Gesch. der Naturwiss. 6 (1913); Voir aussi Daremberg, Oeuvres choisies d'Hippocrate (Paris 1855) 121 ss. 4 Berlin 1931. Ce chapitre a été traduit à l'anglais dans son livre posthume Ancient Medicine (Baltimore 1967). C'est d'après cette traduction que nous citons. 5 Ancient Medicine 69.
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