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Création d'Adam et mythe d'autochtonie
(Un paYen du
1jème
siécle face á la Genése)
Lorsqu'ils contemplent le plafond de la chapelle Sixtine, ne viendrait á aucun de nos contemporains l'idée de s'offusquer de la maniére dont Michel-Ange, fidéle au récit biblique, a peint la création du premier homme. Quand bien méme ils ne se représentent plus le phénoméne de l'apparition du genre humain sur la terre sous la forme imagée que lui donnait le début du livre de la Genése, le verset 7 du chapitre 2 «Alors Yahvé Dieu modela l'homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie et l'homme devint un étre vivant» fait partie de notre héritage culturel —que nous nous plaisons á reconnaitre comme tel sur la fresque de Michel-Ange comme sur le relief de Ghiberti du baptistére de Florence. Et pourtant c'était lá un point qui scandalisait le paien Celse lorsque, au 11ème siécle, il passait en revue, dans son Discours véritable, les croyances des chrétiens. Pour lui cette présentation de l'origine de l'homme était inadmissible, et attentatoire á la majesté divine; gráce á Origéne, nous avons conservé la phrase exprimait son indignation
Les peuples qui revendiquent l'ancienneté, Athéniens, Egyptiens, Arcadiens, Phrygiens, affirment que certains de leurs membres sont nés de la terre, et en fournissent chacun les preuves. Les Juifs, blottis dans un coin de la Palestine, n'ayant pas
1 Origéne, Contre Celse, IV, 36 ; nous citons le texte dans la traduction de M. Borret, Contre Celse, 111-1V, collection «sources chrétiennes», Paris, 1968.
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