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La rêverie de Ia limite dans Ia peinture antique
Je voudrais proposer ce qui me séduit personnellement dans ce que j'appellerai Ia rêverie de Ia limite dans Ia peinture, d'après Ie livre 35 de Pline. Le sujet n'est certes pas neuf. Cela ne veut veut pas dire que Ie débat soit clos, même s'il y a témérité à Ie reprendre. Je choisirai comme premier exemple, Ie passage concernant Parrhasios, 35, 67-68. Pline nous dit que Parrhasios est Ie premier à avoir donné Ia symmetria à Ia peinture, Ie premier à donner Ia vivacité à l'expression des visages, l'élégance des cheveux, Ia grâce de Ia bouche; et que, de l'aveu des artistes, il fut Ie premier in liniis extremis, dans les traits qui terminent, dans les contours. «Car peindre les corps et les milieux des objets est assurément d'un grand prix; mais nombreux sont ceux qui y ont réussi; mais faire Ia limite des corps (extrema corporum) et clore Ia juste mesure de Ia peinture qui s'arrête, on Ie trouve rarement exécuté avec succès —ambire enim se ipsa débet extremitas et sic desinere, ut promittat alia et post se ostendatque etiam quae occultât— car l'extrémité doit faire Ie tour d'elle-même et terminer de façon à promettre d'autres choses derrière elle, et à montrer en même temps ce qu'elle cache». J'ai essayé de traduire Ie plus naïvement, au risque de Ia maladresse, plutôt que de tenter de trouver des équivalents modernes, de parler d'arrondi, par exemple. Nous sommes là, n'en doutons pas, devant un texte très riche pour l'imagination, pour Ia rêverie de Ia limite. La proposition «ambire enim se ipsa débet extremitas...» a tout l'air d'une définition; peut-être Pline l'extrait-il des écrits
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