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Empedoclea-Terentia ou la ruelle de la rhétorique
II ne faudra pas s'y tromper: l'action que l'on va voir se jouer, en réalité, ne sera rien d'autre qu'un actus tragicus. Si l'on préfére, on pourra cependant considérer le tout comme une sorte de drame dans lequel la rhétorique, á la fin de la République, jouera son dernier grand róle, avant de renaitre et de connaitre l'apothéose avec Quintilien, Tacite et tous leurs successeurs. Mais on dira sans doute qu'il ne saurait exister de drame véritable sans la présence du fantastique comme élément nécessaire de sa composition. A cette objection nous apporterons une réponse facile: au commencement de cette histoire apparait providentiellement un fantóme qui, par sa seule présence, assure la participation requise du fantastique dans le drame en gestation.
Naturellement, dans notre vision des fantómes, nous sommes toujours victimes des vieux clichés qu'a imprimés dans notre imaginaire une certaine littérature venue d'outre-Manche. Et les fantómes vont ainsi et encore vétus de leur robe blanche et trainant aprés soi une lourde chaine aux pieds. Triste tableau que cette páleur sépulcrale du linceul souillé par la rouille de la ferraille. En regard de la tenue pitoyable de ces pauvres fantoches de mauvais films d'épouvante, notre fantóme aura une autre allure, tout entiére résumée dans cette formule qui raille les detectives en chapeau melon et bottes de cuir: «manteau de pourpre et sandales de bronze». Á ces deux détails déjá, témoins et reflets extérieurs de sa noblesse d'áme et de sa force d'action, de la pureté et de l'énergie de son étre, on aura reconnu notre personnage fantastique et légendaire: II posséde les traits d'Empédocle, tel que le décrit
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