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Rhétorique, poétique et théologie dans Ie latin médiéval Le Moyen Age est une des périodes où Ie latin a connu Ia plus grande fécondité '. Bien loin d'avoir á cette époque Ie caractère d'une langue décadente, il joue avec une plénitude extrême son rôle historique de langue de culture. Il nourrit à Ia fois Ia création littéraire (rhétorique et poétique), Ia philosophie et même Ia théologie. Il engendre et soutient les langues vernaculaires. On ne doit pas sousestimer son importance ni méconnaître son originalité, qui n'exclut pas l'aide qu'il apporte à Ia tradition classique 2. Le latin est d'abord porteur d'une culture littéraire. Dans une période où les langues vernaculaires, d'abord balbutiantes, progressent peu à peu, il conserve seul les techniques d'une grammaire et d'une stylistique anciennes et évoluées. D'autre part, si on examine les contenus de pensée, on constate que Ie latin est avant tout Ia langue de l'Église, donc de Ia théologie et de Ia philosophie. Il constitue l'instrument d'une puissante tradition de pensée. Comme il est Ia langue des clercs et des lettrés, il se manifeste aussi dans les autres dornaines. La liturgie de l'Église aussi bien que l'inspiration particulière des individus font qu'il intervient très largement dans Ia création poétique.
1 J'ai présenté cette communication sur l'invitation du Professeur Manuel Fernandez-Galiano. Qu'il me soit permis de Ia lui dédier, en térnoignage de respectueuse fidélité à son souvenir. 2 A propos de Ia poésie latine médiévale, nous bornerons ici à renvoyer à notre ouvrage: In hymnis et canticis. Culture et beauté dans l'hyrnnique chrétienne latine, Louvain-Paris 1976 et au recueil Retorica e poetica tra i secoli XlI e XIV. Atti del secondo Convegno internazionale di studi dell'Associazione per il Medioevo e l'Umanesimo latini (AMUL)..., a cura di Claudio Leonardi e Enrico Menesti>, Trento e Rovereto, 3-5 ottobre 1985, Florence-Pérouse 1988. Pour les textes, on pourra utiliser les recueils de F. J. H. Raby et de H. Spitzmuller.
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