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Bucolique et Élégie: et ca/ami, Pan Tegeaee, tui (Properce, III, 3)
L'élégie III, 3 de Properce fait partie des textes programmatiques de la poésie latine. Une de ses particularités est de proposer, dans un contexte qui l'oppose á l'épopée, une définition de l'élégie qui semble inclure le chant bucolique. Dans les Aitia, Callimaque racontait qu'il s'était vu transporté, en réve, au sommet de l'Hélicon, prés de la source Hlppocréne, où II avait alors reÇu le contenu de son ceuvre. Cette initiation avait pour modéle celle d'Hésiode, au début de la Théogonie, dont Callimaque rappelait aussi la rencontre avec les Muses, qui lui avaient alors inspiré son poéme. La scéne d'élection créée par Hésiode ct imitée par Callimaque est reprise dans l'élégie III, 3, où elle sert á opposer poésie épique et poésie amoureuse. Deux sources sont mises en paralléle: celle d'Hippocréne, á laquelle but Ennius avant de composer les Annales, et celle de Philétas: Phébus empéche Properce de boire á la premiére; Calliope arrose son visage de l'eau de la seconde. La mention de cette derniére est précédée de la description de la grotte, où elle coule. Cette grotte est ornée de tambourins des Muses, d'une statue de Siléne, éléments emblématiques de la poésie et de chalumeaux de Pan. Ce qui peut paraitre surprenant, si l'on se souvient des Bucoliques virgiliennes, où, d'une part, Pan est, á plusieurs reprises, désigné comme
1 P. Fedeli, Properzio. II libro terzo delle Elegie, Ball, 1985, pp. 138-139.
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