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D'Isidore de Séville à Raban Maur: de Ia prose à Ia prose en passant par Ia poésie.
Un exemple tiré du De laudibus sanclae crucis de Raban Maur Nous voudrions offrir au P. Jose Oroz, en hommage à ses multiples travaux concernant Ie latin tardif, quelques réflexions sur divers textes d'Isidore de Séville et de Raban Maur. Ce dernier, alors qu'il était écolâtre à l'abbaye bénédictine de Fulda, termina (vers 810) un ouvrage de 28 poèmes composés à Ia gloire de Ia sainte croix. L'idée lui avait été sans doute suggérée à Tours, peu après 800, par Alcuin auprès duquel il était en train de parfaire son instruction. L'auteur qui lui servit de modèle était Porfyrius, qui composa un livre de poèmes figurés en 325 pour rentrer en grâce auprès de Constantin. Mais l'originalité de Raban fut de composer un véritable cycle de 28 poèmes centré sur un unique sujet, et non pas une succession de poèmes. Quoi qu'il en soit dans Ie détail, Ie premier de ces poèmes est consacré à «l'image du Christ, qui étend ses bras en forme de croix, et à ses noms qui concernent sa nature divine et humaine» 1 .
1 Nous préparons une édition de cette oeuvre pour Ie Corpus Christianoritm. En attendant, l'édition courante se trouve dans Ia P. L., tome 107, 137-294. Nous y renvoyons, avec Ie système de références que nous avons exposé dans notre article de Ia REL 67, 1989 (1990), 213-235: tout ce qui est situé avant Ie livre I est appelé A. Dans Ie livre I, les poèmes sont appelés B, les explications en prose C. Le livre 2 est sous Ia lettre D. A l'intérieur de chaque catégorie, les pièces reçoivent un numéro: de A 1 à A 9, de B 1 à B 28, de C 1 à C 28, et de D 0 (= Ia préface du livre 2) à D 28. Puis on numérote les lignes à l'intérieur de chaque pièce. Le titre du premier poème (B 1) est «de imagine Christi in rnodum crucis brachia sua expandentis et de nominibus eius ad diuinam seu ad humanam naturarn pertinentihus». Notons aussi que Ia P.L, ne reproduit pas ce titre — tout comme ceux qui correspondent à chaque poèrne— immédiatement avant Ie premier livre du De laudibus — ce que font les manuscrits anciens conservés — , mais en tête de chaque poème. Enfin, on trouvera des éléments bibliographiques récents sur Raban Maur par exemple dans notre «Raban Maur, De laudibus sanctae crucis», ParisAmiens 1988, et dans l'article «Raban Maur» du Dictionnaire de Spiritiialié, rédigé par R, Kottje.
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