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Les sources de Pline dans sa description de Ia Troglodytique et de l'Ethiopie (NH 6, 163-97)
Pline l'Ancien traite de Ia Troglodytique et de l'Ethiopie à Ia fin de sa description de l'Asie, c'est-à-dire à Ia fin de Ia description du monde habité qu'il a conduite à partir de Gades (Cadix), selon une double boucle embrassant d'abord l'Europe, ensuite l'Afrique et l'Asie. Que l'Ethiopie, Ie pays des «faces-brûlées», soit ainsi dissociée de Ia Libye des Grecs et de l'Afrique des Romains ne doit pas étonner. La limite entre l'Afrique et l'Asie est pour Pline l'Ancien, comme pour beaucoup de ses prédécesseurs, Ie NiI. Mais étant donné que les Ethiopiens nilotiques s'étendent de part et d'autre du NiI en amont de Syène (Assouan), on constate un certain embarras de notre auteur qui n'a pu se résigner à séparer radicalement Ie peuplement de Ia rive gauche du NiI de celui de Ia rive droite. Aussi signale-t-il à plusieurs reprises des peuplades éthiopiennes du côté de l'Afrique ou de Ia Libye (Ex Africae latere, 6, 180; Libyae latere, 191). Ce ne sont toutefois là que de brefs scrupules. Comme Pline croit à l'origine occidentale du NiI, réaffirmée encore avec éclat sous Auguste par Juba II de Maurétanie, en même temps qu'à l'existence d'un Aethiopicum mare l baignant au sud un continent tronqué, il étend sa description de l'Ethiopie jusqu' aux confins de Ia Maurétanie 2 que peuplent notamment les Ethiopiens Perorsi et Hesperii, à localiser dans l'actuel Sud-Marocain. Il n'est pas jusqu'aux îles situées en face des côtes atlantiques de l'Afrique, et en premier lieu les îles For1 NH 6, 209; Aethiopicus oceanus, 2, 245; 6, 196. 2 Ibid., 6, 195; cf. aussi 6, 197: confine Africae iuxta Aethiopas Hesperios,
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