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Les étapes d'une appropriation: Donat ancien, Donats vernaculaires médiévaux et deux versions successives du Donat hébreu Re'shit ha-leqah
jEAN-PlERRE ROTHSCHILD CNRS. École pratique des hautes études
Nous avons présenté ailleurs ] les manuscrits, sources principales et contexte d'une adaptation à l'hébreu de Ia grammaire de Donat, réalisée en Italie avant 1287, Ie Re'shit ha-leqah («Commencement de l'acquisition»), sous Ie nom d'un certain Samuel b. Jacob, pas autrement connu, 2 qui témoignait d'une maîtrise à Ia fois de Ia langue hébraïque et des catégories de Ia grammaire latine. Après un rappel des grandes lignes de l'étude antérieure, on tente ici de déterminer Ia valeur respective des témoins manuscrits, de préciser les rapports entre Ia version attestée par trois d'entre eux et celle d'un isolé, enfin de mieux caractériser l'ouvrage et son modèle latin ou plus probablement vernaculaire, - de façon provisoire, puisque nous ne connaissons pas Ie modèle effectif utilisé.
1 J.-P. Rothschild, «Un Donat hébreu», à paraître in P, Lardet (éd.), Mélanges Louis Holtz. 2 M. Steinschneider, Die hebräischen Obersetzungen des Mittelalters und die Juden als Dolmetscher, Berlin, 1893, reimpr. Graz, 1956, p. 718-719, signale qu'un traducteur de ce nom a traduit du lo'azi (vernaculaire ou, suppose-t-il dans ce cas, latin?) les livres des Canons et des Simples de Mésué Ie Jeune; ce traducteur était peut-être de Capoue et aurait vécu à Ia fin du XlIIe s.; il pourrait donc, en théorie, être notre adaptateur.
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