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Les amis de nos amis
(Á propos d'Horace, Epitres, I, 9)
Aprés avoir produit trois livres d'Odes, Horace éprouva le besoin de revenir á la poésie plus familiére des sermones . écrivit done une nouvelle série d'entretiens qui se présentent sous la forme de lettres et forment le livre I des Epitres 1 . Le ton y est généralement plus mesuré, plus policé que dans les Satires, marquant ainsi la distance entre une conversation orale et une correspondance écrite. Les conventions épistolaires, sans étre expressément soulignées, sont á peu prés respectées: le nom du destinataire, mentionné dés les premiers vers, tient lieu d'adresse, tandis qu'un sourire final, sous la forme d'un compliment ou d'une esquive, remplace le traditionnel Vale. La Iongueur aussi de ces lettres cadre bien avec ce que la correspondance de Cicéron nous apprend des habitudes épistolaires de l'époque; quelques dizaines de vers, une centaine au plus pour les missives les plus copieuses, tandis que de courts billets sont représentés par des piéces de moins de vingt vers. Treize vers, méme, suffisent á la piéce la plus courte du recueil, l'épitre I, 9. C'est un mot qu'Horace adresse á Claudius, c'est-á-dire á Tibére, pour lui recommander un certain Septimius que nous ne connaissons guére 2 , mais qui était certainement un
I Nous utilisons habituellement les éditions cornmentées des Epitres par Adolf Kiessling ei Richard Heinze, réimpr. Hildesheim el Zurich. Weidmann, 1984; par Jean Préaux (livre 1), coll. Erasme, n. 20, Paris, PUF, 1968; el par Roland Mayer (livre 1), Cambridge University Press, 1994. Mais cette liste peut étre aisément allongée. 2 L'article Septimius, n. 3, de la RE ne contient guére d'autres renseignements que ceux que nous fournissent Horace et Porphyrion, mais rappelle cependant que
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