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La chute de Phaéton
(La lecture d'Ovide par Franciscus Junius)
La présence d'Ovide dans l'art des xvi'me el xvii siécles n'a plus á étre établie: poéte de la plastique, du mouvement, de la métaphore, de la métamorphose, il est la référence privilégiée des artistes, une source presque inépuisable de sujets mythologiques qui leur permet de donner forme á leur imaginaire aussi bien que d'exprimer leur virtuosité dans la représentation du mouvement. Outre ses multiples illustrateurs, les peintres, pour ne citer qu'eux, du Tintoret à Goltzius, de Jules Romain Lodovico Carrache, de Michelange á Poussin, ont trouvé dans les Métamorphoses une riche matiére qu'ils ont abondamment que du doctus pictor, fut la Bible des artistes, au méme titre, dans le De' veri precetti della pittura d'Armenini I, par exemple, que les Saintes Ecritures, les historiens antiques, Pétrarque et Apulée ou les mythographes tels que Cartari ou Boccace qui puisent d'ailleurs aussi á sa source. C'est sur leur lecture scrupuleuse que se fonde Borghini pour reprocher au Titien son irrespect de la fable dans son tableau Vénus et Adonis 2 En 1604, le peintre hollandais Karel van Mander, le Vasari hollandais, les commente dans la cinquiéme partie du Livre de peinture 3 en refusant toute interprétation anagogique.
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traitée. Dans toute l'Europe, l'ouvrage, élément obligé du viati-
I Giovanni Battista Armenini, De ueri precetti della pittura, Ravenne, 1587, 3, 15. 2 Raffaello Borghini, II risposo, Florence, 1584, pp. 64-65. 3 Karel van Mander, ¡-Jet leven der doorluchtige Nederlandsche en Hoogh duytsche Schilders.... Harlem, 1604.
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