|
Sur quelques pages du De Asse de Guillaume Budé (1515-1516)
ler mai 1516: Guillaume Budé vient de recevoir une lettre asme de Rotterdam. Et quelle lettre! Érasme va jusqu'á écrire d'Ér qu'il lui est impossible d'exprimer à quel point II «applaudit la gloire et admire l'érudition» de Budé! I. L'heureux destinataire recopie textuellement la phrase en téte de sa réponse; c'est dire combien il exulte el se rengorge. D'autant qu'Érasme, aprés l'Enchiridion, l'Éloge de la Folie elles Adages, vient de «créer l'événement» en publiant sous le titre de Novum Instrumentum l'édition princeps du Nouveau Testament grec —édition bilingue, traduction latine nouvelle qui met en question par son existence méme le monopole de fait de la Vulgate... Or voici que le lendemain ou le surlendemain du jour où la lettre d'Érasme lui est parvenue, un exemplaire du précieux ouvrage est montré à Budé. Et voici que l'ami qui l'a apporté lui fait mettre le doigt sur un passage des annotations érasmiennes oit ses propres travaux 2 sont
1 Cene lettre ne nous a pas été conservée, mais on peut en reconstituer les termes d'aprés la réponse de Budé. Voir Allen, ep. 403, GB Op. °mala, Bale, 1557, t. 1, p. 364, et fria Corre.vpondance d'Érasme et de GB, Paris, Vrin, 1967, p. 51 sqq. 2 Érasme se référe aux quelques traductions de Budé et surtout á ses Annotations aux Pandectes. Dans celles-ci il n'a pas seulement apprécié rceuvre juridique; il a trouvé quelques lumiéres sur les questions d'éxégése qui á l'époque le préoccupent avant tout. Car il arrive á Budé de greffer incidemment sur le commentaire de textes du Digeste l'étude de passages de l'Écriture sainte. L'index du tome 3 des Opera omnia comportera une trentaine de tels loci. Érasme en avait pu trouver dés 1508, dans les Annotationes priores, prés de vingt concernant le Nouveau Testament. Celui que les deux savants commentent se trouve p. 56-57 des 0.o., t. 3. II s'agit de l'interpretation du prologue de l'Évangile de Luc.
|