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La fausse énigme de l'abracadabra. La médecine mystique du culte d'Abrasax
Dans un article portant sur Ie syncrétisme religieux dans l'Antiquité 1 , nous avons conclu sur Ia nécessité de partir à Ia recherche des symboles, dogmes et règles éthiques du culte d'Abrasax, dieu suprême de l'orphisme et, très vraisemblablement, du pythagorisme, pour mieux comprendre Ia mentalité antique. Notre première approche sera Ia solution de l'énigme posée par l'abracadabrant remède contre Ia mortelle fièvre hémitritée, remède transmis par Ie seul Q, Sérénus. Ce remède est basé, en effet, sur Ia manipulation de Ia formule abracadabra, terme latin qui semble apparenté au nom d'AßocxoaC. 1. Préalables, Nous rappelons des notions qui interviendront en cours d'exposé, Abrasax, dieu suprême (summus deus), éternel (afo)vaïoç), est Ie créateur du cosmos où Ie ballet des 7 planètes engendre un harmonieux concert: Ia reproduction de Ia musique céleste par des cordes et des chants, —ainsi que les études divines—, permet à l'âme du myste de retrouver sa céleste patrie originelle. 'Aßocxoal, dont Ia valeur numérique de 365, nombre de jours de l'année, atteste Ie caractère solaire, possède un saint nom par excellence, puisque âyiov övou« détient Ia même valeur numérique. Abrasax est un nom secret et indicible (xçuirrov övou« âoQTjTov); aussi, Ie dieu est-il évoqué par un saint nom vocalique (&yiov ovou« a ee r\r\r\ un ooooo vvvvvt) woacowtocoa)), Iu, selon toute logique, avec Ia valeur musicale attachée à chacune des 7 voyelles grecques qui symbolisent les 7 planètes du ballet cosmique. Abrasax est dit 'Ayce0oc Actíuxüv et "Ayioç 0eoc: c'est un
1 L. Janssens, «La datation néronienne de l'isopséphie NeEXoç (= Osiris) 'Aß^aoo^ = äyiov òvojwi = Mt:(6gac>> in Aegyptus 68 (1988) 103-115.
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