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Réverie sur une goutte de rosée
A l'ami, ces strena poétiques. A l'auteur de In Hymnis et canticis cette peinture emblématique des élancements de ráme
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mystique. Enfin, á celui qui depuis sa grande thése n'a cessé de célébrer l'étroite union dans le logos de la parole et de la sagesse, ce modeste effort pour déceler une fois de plus sous la splendeur des vers les plus limpides les profondeurs d'une subtile théologie. Le poéme que nous offrons ici I est d'Andrew Marvell (en notre langue le «Merveilleux») contemporain de John Donne et de Richard Crashaw et l'un de ces poétes «métaphysiques» ressuscités au début de ce siécle par la baguette d'un génial sourcier, poéte et magicien lui-méme, George Eliot. Le sujet de la rosée avait inspiré á la poésie latine paknne quelques bréves et délicates touches descriptives, liées le plus souvent á l'évocation de l'aurore 2 mais c'est surtout á la suite de Daniel 3, lu dans le texte de la Vulgate, que les poétes chrétiens baroques, comme Martial de Brives, annexent le motif, á clité du givre, de la glace, de la neige, de la pluie, de la nuit, au Benedicite, célébration de Dieu par tous les éléments de la Création. A la faveur du théme encomiastique tend á s'épanouir un élément descriptif qui confirme les analyses d'Odette de Mourgues sur la «myopie» de la vision maniériste de la nature:
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1 Andrew Marvell, The Poems and Letters, ed. Margoliouth. Oxford 1927,
pp. 13-14.
2 Cf. H. Bardon, «L'aurore et le crépuscule, thernes et clichés». REL, 1946, 82-115.
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