SUMMA. Repositorio Institucional

De Gesenius à Bauer-Leander: Ia grammaire hébraïque à l'épreuve du comparatisme CYRIL ASLANOV Universidad Hebrea de Jerusalén Au début du XIXème siècle, Ia tradition grammaticale hébraïque fut profondément marquée par l'apport de Ia linguistique comparée des langues sémitiques. Or celle-ci subit ellemême les contrecoups des progrès réalisés à Ia même époque par Ia grammaire comparée des langues indo-européennes. Ne avant même Ia redécouverte du sanskrit, Ie comparatisme indoeuropéen avait accumulé une certaine avance par rapport à son homologue sémitique qui remontait pourtant à Ia fin de l'Antiquité au moins, mais qui n'avait guère progressé méthodologiquement depuis les rapprochements effectués par les grammairiens juifs médiévaux entre l'hébreu, l'araméen et l'arabe (Renan: xi-xii). Dès Ie XVIIème siècle, les pionniers du comparatisme indo-européen avaient remarqué l'identité foncière qui unissait les langues «japhétiques» que Goropius Becanus (Metcalf: 241-244) et après lui Andréas Jäger avaient fait dériver d'une hypothétique «langue scythe» (ibid.: 234-240). L'étape ultérieure du développement de Ia discipline fut Ia prise de conscience de l'appartenance du sanskrit à l'ensemble constitué par les langues européennes et Ie perse et Ia comparaison systématique des idiomes historiquement attestés. Ces découvertes successives sur Ia parenté des langues européennes contribuèrent à remettre en question Ie lien que

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