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Pline et les myrtes du temple de Quirinus. A propos de Pline (NH 15, 120-21)
La tradition relative aux deux myrtes qui, pendant une longue période (peut-être jusqu'à l'incendie de —49: Cass. Dio., 41, 14, 3), auraient été visibles devant Ie temple de Quirinus nous est connue par Pline l'Ancien J et par lui seul. Si son témoignage a de droit sa place dans les travaux consacrés à ce dieu 2, c'est en général sous forme incomplète.- Ie plus souvent en effet, Ia partie de ce texte relative aux destins respectifs des myrtes en question est passée sous silence. Or c'est à cette rétrospective d'un processus de grandeur et de décadence illustré par l'exemple du patriciat et du Sénat que cette notice, dont Ie contenu reflète au demeurant Ie goût prononcé de Pline pour les mirabilia, doit Ie plus clair de son intérêt. Notre propos sera donc d'en analyser tous les éléments constitutifs3 ainsi que leur enchaînement, et de rechercher
1 Plin., Nat. 15, 120-21, Et in ea quoque arbore Oe myrte) suffimenti genus habetur, ideo tum (lorsque Romains et Sabins s'étaient purifiés avec des branches de myrte, lors de leur réconciliation sous Ie premier règne) electa, quoniam coniunctioni et huic arbori Venus praeest, haud scio an prima etiam omnium in locis publicis Romae sata, fatidico quidem et memorabili augurio, inter antiquíssima namque delubra habetur Quirini, hoc est ipsius Romuli. In eo sacrae fuere myrti duae ante aedem ipsam per longum tempus, altera patricia appellata, altera plebeia. Patricia multis annis praeualuit exuberans ac laeta: quamdiu senatus quoque floruit, illa ingens, plebeia retorrida ac squalida; quae postquam eualuit ftouescente patrícia, a Marsico bello languida auctoritas patrum facta est ac paulatim in sterilitatem emarcuit maiestas. 2 Cf., pour nous en tenir ici à des travaux récents, G. Dumézil, Mythe et épopée, III (Paris 1973) p. 210, n. 5; D. Porte, 'Eomulus-Quirinus, prince et dieu, dieu des princes. Etude sur Ie personnage de Quirinus et sur son évolution des origines à Auguste', dans ANRW 2, 17 (Berlin - New York 1981) pp. 300-42, 329-30; A. Magdelain, 'Quirinus et Ie droit', dans MEFnA 96 (1984) pp. 195-237, p. 220. 3 Cf. une première esquisse (insuffisante) chez T. Koves-Zulauf, 'Plinius d. A. und die römische Religion', ANRW 2, 16 (1978) pp. 187-228, p. 214, n. 136.
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