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Virgile et Ia médecine
Quelques réflexions sur l'utilisation de Ia pensée physiologique dans les Géorgiques Quand on pense aux Géorgiques et à Ia médecine, c'est surtout, croyons-nous, l'épisode de Ia peste du Norique que l'on évoque, tant l'analogie entre ce fléau et celui qui ravagea Athènes est flagrante. Mais il est d'autres aUusions plus cachées à ce que nous appellerons Ia pensée physiologique. Nous proposerons donc l'étude de quelques vers des Géorgiques: 1, 84-93 et 1, 415-23. L'alternative est simple. Ou bien nous considérons que, dans ce passage et dans quelques autres, nous avons à faire avec Ie bricolage astucieux d'une vague analogie entre Ia terre et l'organisme humain, les soins de Ia terre et les soins du corps, avec quelques termes à connotations médicales, ou bien nous faisons l'hypothèse que Virgile connaît les problèmes et les théories physiologiques, qu'il s'y intéresse, et qu'existé Ia possibilité d'une lecture «physiologique» rigoureuse et exigeante. Nous pensons que cette tentative vaut Ia peine, même si l'appareil que nous proposons paraît un peu lourd et pédant. Après tout, nous ne faisons que prendre au sérieux Ia phrase fameuse de Ia Vie de Virgile: Inter cetera studia medicinae quoque ac maxime mathematicae operam dedit1. Nous reprendrons d'abord l'étude d'un passage dont nous avions déjà signalé l'importance du point de vue des théories physiologiques mises en oeuvre 2:
1 Cf. Vitae vergilianae antiquae, ed. Colinus Hardie (Oxford Classical Texts 1966) Vita Donat, 15, p. 9. 2 'Nature, culture et poésie dans les Géorgiques de Virgile', in HeZmantica, 28 (H9T7) pp. 455-58.
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