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La representation d'une déesse: imaginaire et rhétorique
(Apulée, «Métamorphoses» 11, 3,4) Le texte d'Apulée, Métamorphoses XI, 3, 4, que nous voulons étudier ici, nous a dès longtemps passionné. On sait qu'il offre des difficultés de traduction considérables. Bien plus, il nous a paru un texte limite. Il pose Ie problème de Ia possibilité de sa traduction. C'est pourquoi notre étude prend Ia forme, qui peut sembler pédante, d'une explication du texte. Mais ce problème de Ia traduction n'est pas lié, à notre avis, à un style, au sens où l'on pourrait reconnaître là Ie style de l'écrivain Apulée, dont les caractéristiques sont admises et reconnues depuis longtemps; les épithètes abondent: baroque, précieux, sophistiqué, etc. Ce ne sont pas les «qualités» d'un style qui nous intéressent ici; qualités qui seraient difficilement transposables en une autre kmgue. La difficulté de traduction (et de compréhension) de ce passage des Métamorphoses tient, selon nous, à Ia difficulté du problème d'expression qui se pose à Apulée et auquel il répond par une certaine technique. C'est pourquoi il nous intéresse tout particulièrement. Ce que nous voulons étudier ici, ce sont les rapports de l'imaginaire et de Ia rhétorique. Le problème qui se pose à Apulée est celui de Ia représentation de Ia déesse Isis. Déjà Ia représentation du corps pose des problèmes techniques à l'écrivain ou au poète. Ces problèmes se doublent ici de ceux que pose Ia représentation de l'absolu. Nous espérons que l'étude que nous allons faire mettra en valeur Ia problématique et les solutions choisies par Apulée.
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