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Que fut l'error d'Ovide?
Mon unique propos n'est autre que d'apporter une retractatio partielle dans l'herméneutique du mot error, improprement analysé dans les deux contributions que j'ai consacrées à l'exil d'Ovide 1. C'est en effet par l'emploi du mot error, entre autres, que Ie poète exprime Ia raison pour laquelle Auguste l'a relégué aux confins de l'Empire. Il est de fait que Ie mot est fréquent dans l'oeuvre ovidienne et que, dans une grande partie de celle-ci, Ie sens d'«erreur» est dominant 2 . Aussi était-il tentant, ainsi que l'ont fait tous mes prédécesseurs, si je ne m'abuse, de donner également ce sens au mot dans les Tristia comme dans les Pontica, Or un nouvel examen de ces poèmes de Ia relégation où figurait Ie mot m'a d'abord conduit à douter de l'acception habituelle qu'on lui donnait et, une fois Ie doute acquis, à chercher Ie sens idoine. Voici ces textes. Hanc [sc. linguam) ego, non ut me defendere temptet, non est confessi causa tuenda rei; Iadoro: num tamen excusos erroris origine factum, an nihil expediat tales mouere, uide! Vulneris id genus est, quod cum sanabile non sit, non contrectari tutius esse puto. Lingua, sile! Non est ultra narrabile quicquam; posse uelim cineres obruere ipse meos!
1 Cf. 'Un amour secret d'Ovíde', dans L'Antiquité Classique 40 (1971) 623-48; 'Nouvelles prospectives sur Ia relégation d'Ovide', dans Acta Conventus Omnium Gentium Ovidianis Studiis Fovendis Tomis a die XXV ad diem XXXl mensis augusti MCMLXXII habiti (Bucarest 1976) pp. 591-601. 2 Cf. R. J. Deferrari - M. I. Barry - M. R. P. Mc Guire, .4 Concordance of Ovid (Washington 1939) p. 583.
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