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Un songe d'immortalité
L'Eneide VI de Virgile
A Monsieur Michel en signe de profonde reconnaissance.
Découvrir ce qui attend l'homme au-delá de sa vie d'homme, Gilgamesh déjá le fait dans la plus ancienne épopée du monde, lorsqu'il réussit á communiquer avec son ami mort Enkidou. Et la déesse Ishtar aussi pan chez les morts á la recherche de son mar Tammouz. On songe de méme á•la quéte d'Isis et aux splendeurs des livres des morts égyptiens. Ríen d'étonnant á ce qu'en Gréce Homére décrive la rencontre d'Ulysse et des morts, de sa mére en particulier. Et Virgile á son tour reprend cette grande tradition épique, car elle exprime en fait une des questions essentielles de l'homme: y a-t-il une vie aprés la mort? La question est d'ordre métaphysique, mais devient aussi actuelle pour Virgile, quand en 26 ay. J.-C. son ami Gallus se suicide du fait de sa disgráce politique. Perdre un ami et devoir n'en plus parler ouvertement, telle est la situation du poéte. Sa réponse sera de réécrire alors la fin des Géorgiques comme une descente aux Enfers d'Orphée á la recherche d'Eurydice, liant ainsi l'amour á la mort. Or en 23 ay. J.-C. un nouveau deuil survient, qui frappe désormais surtout Auguste et les Romains: le décés á moins de
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