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L'esthétique de Pline l'Ancien
L'esthétique tient une grande place chez Pline l'Ancien. Cela est vrai d'abord au sens Ie plus étroit du ternie, lorsqu'il parle des arts, en VII, 123 sqq. et aux livres XXXIIIXXXV. Notre premier effort tendra donc à analyser les termes de cette esthétique des beaux-arts. Nous essayerons d'étudier Ie vocabulaire en lui-même, sans nous borner à l'utilisation des concepts modernes, qui risquent toujours de prendre un aspect anachronique. Nous constaterons qu'il se rattache à Ia rhétorique. Cela ne constitue pas nécessairement une raison de Ie critiquer, comme l'a fait M. Preisshofen dans un article récent1. La rhétorique, liée au langage, constitue en effet dans l'Antiquité l'une des principales méthodes de réflexion sur Ie beau. Mais, dès lors, nous sommes conduit à un autre type de recherche qui nous paraît essentiel quand il s'agit de Pline. Il fut peut-être un savant mais sûrement un écrivain. Nous aurons à nous interroger sur son esthétique littéraire et à chercher dans sa création même si elle coïncide avec ses vues sur l'art. Nous partirons donc de Ia sculpture et de Ia peinture. On sait que Pline, ici comme ailleurs, ne se veut pas original. Il cite assez clairement ses sources —Xénocratès, Antigonos, Douris de Samos, etc. Ces auteurs grecs sont souvent connus à travers des intermédiaires romains comme Varron. Notre propos n'est pas de réfléchir sur eux. Nous retiendrons seulement qu'ils se situent entre Ie ine et iie siècles et nous en viendrons à ce qui fait Ie véritable objet de notre recherche.
l F. Preisshofen, 'Kunsttheorie und Kunstbetrachtung', dans Le ciossicisme à Rome aux lers siècles avant et après J.C., Entretiens de Ia Fondation Hardt, XXV (1979) pp. 268-82.
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