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REDC 50 (1993) 279-290
DENYS EXIGUUS (465-550) PRECISIONS ET CORRECTIFS CONCERNANT SA VIE ET SON OEUVRE
De Denys Exiguus (465-550), gran esprit enciclopédiste de l'Europe médiévale, on véhicule encore des informations érronées, des interrogations et des hypothéses dépourvues de fondements scientifiques tant en ce qui conceme l'appellation d'«Exiguus» et sa signification réelle, son origine éthnique, sa patrie natale, son église maternelle (l'Eglise de S(ythia Minor), les écoles où u a été formé et éduqué, que son oeuvre philosophique, dogmatique, canonique, hagiographique, etc. Par notre étude nous souhaitons apporter certaines précisions, corrections et contributions tant pour combler toutes ces lacunes que pour éliminer á jamais toutes les interrogations et hypothéses soit fabriquées par un esprit confessionnel étroit, soit dues á l'ignorance (voulue ou non) ou á la dénaturation des réalités historiques et canoniques de son temps souvent pensées au travers de nos catégories mentales et pour notre intérét immédiat, et évaluées, en conséquence, á travers le prisme des réalités qui nous sont contemporaines.
L'APPELLATION D'«EXIGLJUS» ET SA SIGNIFICATION REELLE
En 497, lorsque Denys fit sa premiére traduction à Rome (ji s'agissait alors d'un Libellus de fide donné á Constantinople par l'«apocrisiare» du pape), il y apposa sa signature «Dionysius Exiguus Romae de Graeco Converti» (Col. Avell. 102). jusqu'á la fin de sa vie le prétre moine daco-romain a apposé la méme signature, «Denys Exiguus». Malheureusement, ceux qui n'ont pas bien connu l'état d'esprit du monachisme d'Orient ont traduit Pappellation d'«Exiguus» par «Le Petit». Or, pour les orientaux á cette époque, «Exiguus» voulait signifier l'«humble». Denys s'appelat done «Exiguus» voulait signifier l'«humble». Denys s'appelat done «Exiguus» «ob humilitatem»', conformément á son état monacal, mais qui «éruditione et pietate fuit magnus» 2 . En effet, l'appellation d'«Exiguus» cache également «sa grandeur scientifique» 3 qui a réellement caraetérisé toute sa vie de savant encyclopédiste, vécue dans un voeu de silenee et d'humilité. C'est lui, en vérité, le «moine
1 B. Kurtseheid-F. A. 'WíIches, IIAtor ia JurA Canonid 1 (Romae 1943) 87; A. M. Stickler, Historia
Juris Canonici Latini (Torino 1950) 46.
2 Card. P. Gasparri, «De Collectionibus iegtim ecclesiasticum», Ephemeride_s juris Canonici, 46 (1990) 207. 3 G. Philips, Du Droit éccésiastique dan.s ser sources tr. l'Abbé Crouzet (Paris 1852) 23-24.
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