SUMMA. Repositorio Institucional

Un fondateur de l'Europe: Grégoire Ie Grand (590-604) Ni opportunisme ni dilettantisme: Ie choix du sujet que je me propose de traiter m'a été imposé par son actualité scientifique. L'intérêt croissant et renouvelé qu'inspiré depuis un demi-siècle l'étude de l'Antiquité tardive —c'est-àdire de ces siècles créateurs et mouvementés qui, du IIIe au VIe siècle ont métamorphosé Ia civilisation romaine— s'est porté plus précisément, au cours de ces dernières années, vers Ia fin si décisive de cette période. Décisive au double sens d'une mutation définitive, mais aussi de Ia décision avec laquelle les plus fortes personnalités de ces temps d'anarchie croissante en ont affronté les problèmes. Par l'action, Ia parole et Ia plume, de tels hommes ont maintenu, adapté, transmis à l'Occident européen bien des valeurs de vie individuelles et collectives par lesquelles se définit Ia civilisation originale de cette menue pointe du continent eurasiatique que nous appelons l'Europe. La contrainte objective des anniversaires converge ici avec un renouveau de l'intérêret scientifique pour cette fin de l'Antiquité tardive, redevenue peut-être plus proche des angoisses de notre propre temps. L'année 1980 avait vu célébrer par un recueil de travaux anglais et par des rencontres internationales en Italie et en France Ie double et quinzième centenaire de Ia naissance du philosophe Boèce et de saint Benoît dans l'Italie des années 480, quelques années à peine après Ia déposition du dernier empereur romain d'Occident '. En cette même année 1980 paraissait 1 Sur cette conjoncture, et sur Ie renouvellement des perspectives de Ia recherche su saint Benoit et sur Ie VI" siècle, voir notre conférence sur 'Saint Benoît en son temps', dans Feuille des oblats, 1 (1982) p. 7-23. Analyse

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