|
JOSE DE JESUS MUÑOZ CAPILLA, PREDICATEUR ET PHILOSOPHE DE L'HISTOIRE
A l'éminent philosophe Enrique Rivera de Ventosa, ami des hispanistes toulousains, en hommage très affectueux. José de Jesús Muñoz Capilla (1771-1840) n'est pas seulement un metaphysiclen, un sociologue, un anthropologue et un apologiste du christianisme; c'est, en outre, un gran prédicateur, qui illustra pendant des années Ia chaire sacrée, dans Ia cathédrale de Cordouel. Le recueil posthume de ses Sermons (Madrid, Librería Rivadeneyra, 1846), fut publié en deux tomes, composés respectivement de 376 ©t de 428 pages, sous l'égide de l'évêque de Cordoue, Juan Bonel y Orbe, qui avait fort bien connu l'auteur. En appendice du tome I, fut ajoutée une petite biographie anonyme (pp. I-XXIII). Parmi les quarante^;inq sermons ainsi réunis, les huit premiers furent prononcés à l'occasion de plusieurs Dimanches de l'Avent, mais ne sont pas datés- Tous les autres furent faits lors du Carême: seuls sont datés les huit derniers de ce second groupe: cinq remontent au Carême: de 1804, trois à 1910. lors des derniers moments de calme, avant Ie Dos de Mayo. Toutes ces homélies sont de haute tenue: tout en fuyant l'emphase ou Ie style ampoulé, elles sont marquées par un grand talent d'orateur ecclésiastique, naturel et puissant à Ia fois. Si elles ressemblent souvent à de savantes dissertations, elles ne manquent pas cependant de mouvement et de coeur; elles nous émeuvent vivement par leurs accents de profonde conviction, par Ia vérité de leurs an,alyses ou par l'ardeur communicative de leurs pieuses exhortations, jamais mièvres ou banales. Les notes dominantes de ces allocutions sont principalement l'appel à l'humilité, Ie primat de Ia charité, Ia vigilance contre les embûches de Lucifer, Ie recours permanent à Ia Bible (notamment, à l'Ancien Testament) et Ie sens du desengaño devant les vanités terrestres (bien dans
1 On peut lire mes travaux 'Muñoz Capilla, interprète du sensualisme mitigé, dans Ia revue Philosophie, n.° IX (Toulouse 1983, Annales de l'Université de Toulouse-Le Mirail, pp. 45-57) et 'Muñoz Capilla, historien des religions et apologiste du christianisme', dans l'Homenaje a Pedro Sainz Rodriguez (Madrid, sous-presse), ainsi que Ie chapitre sur M.C., dans mon Histoire de Ia philosophie espagnole (Toulouse, 1963, pp. 180-185).
|